Interview Anna, Journaliste

Troisième édition de notre Booska’Ekip, concept qui donne, chaque mois la parole à un membre de l’équipe pour nous présenter son parcours, son métier, ses passions… Ce mois-ci, nous vous présentons Anna, 22 ans elle est l’une des journalistes. Elle a rejoint l’équipe rédactionnelle de Booska-P en tant que stagiaire en juin dernier et a débuté son alternance il y a 3 mois. 

On fait quoi en tant que journaliste chez Booska-P ?

Mon activité principale est la rédaction d’articles pour le site à propos des actus cinéma, rap français, rap US… Quand j’ai commencé mon alternance, j’ai eu l’occasion de diversifier mes missions, je m’occupe de certains portraits sur le site et de la rédaction de formats courts comme
« Réseaux » « Podium » ou « Kichta League ». Je partage généralement les interviews avec Darryl, journaliste chez Booska-P.

Comme se passe une journée type pour toi ?

En arrivant au bureau je commence par faire de la veille sur tous les médias raps et les médias plus généraux pour être au courant des dernières actus gaming, cinéma… Je réunis ce qui me paraît intéressant de traiter dans un dossier de veille partagé afin de faire valider les sujets par Thomas Renard, le rédacteur en chef adjoint de Booska-P. Ensuite, je rédige les articles prévus en amont et ceux en rapport avec les actus qui sont tombées la veille.
Je prépare aussi les interviews et je suis présente pendant le tournage pour poser les questions (une des fameuses voix sur Kichta League ndlr).

Tu faisais quoi avant d’intégrer Booska-P ?

J’ai fait un Bachelor communication et journalisme à l’école W, je me suis spécialisée en journalisme durant ma troisième année. C’est une école très orientée vers la pratique afin de nous former aux nouveaux métiers dans le monde du digital, j’ai pu toucher à tout : le montage vidéo, le journalisme, la communication, le marketing… J’ai effectué mon premier stage dans une agence de communication, mon deuxième stage a été annulé à cause du Covid, il a été remplacé par la mise en place d’un projet personnel. J’ai, donc, créé un petit média rap avec une amie, ce fut un bon exercice pour m’entraîner à écrire et à gérer le traitement des informations. J’ai fini ma troisième année par un stage à BFMTV, ce n’est pas le média qui me correspondait le plus mais il m’a permis d’acquérir en gestion du rythme intense de travail et des compétences de montage vidéo.

J’ai enchaîné avec mon alternance au CFPJ (Centre de Formation Professionnel de Journalisme) et chez Booska-P.

Comment t’es arrivée ici ?

Étant attirée par l’univers du média, chaque année je postulais chez Booska-P pour tenter de faire mes stages ici ! En octobre 2020, Amad est venu faire une conférence dans mon école, j’en ai profité pour lui donner mon CV. Ça ne s’est pas fait directement, j’ai re postulé l’année d’après, Thomas et Amad se sont penchés sur mon profil et m’ont demandé de rédiger plusieurs articles pour analyser ma plume et après un dernier entretien, j’ai été retenue ! 

Je pense que le fait d’avoir monté un média rap assez complet et d’avoir développé par moi même mes compétences rédactionnelles ont joué en ma faveur dans mon recrutement. Comme je ne suis pas dans un esprit d’entrepreneuriat, pour l’instant ce projet est resté au stade de projet scolaire,  mon objectif était vraiment d’intégrer un média déjà installé et de pouvoir y apporter ma touche personnelle.

Pourquoi Booska-P ?

Avant tout, je suis là par passion. Je suis une grande fan de rap, j’en écoute beaucoup, je regarde énormément d’interviews…

Professionnellement parlant, j’ai toujours voulu évoluer dans le journalisme spécialisé, soit dans le sport, soit dans la musique. Le journalisme sportif est déjà énormément développé. À mon sens, les médias raps sont trop peu mis en avant et souvent mal perçus. C’était un défi pour moi de rejoindre ce type de média, surtout en tant que femme.

Tu préfères quoi dans ton métier ?

Réaliser et rédiger les interviews sont des exercices qui me plaisent beaucoup. Il faut connaître parfaitement la carrière de l’artiste, ses projets ses références, tout en étant inédit, c’est stimulant.

Le plus gros challenge à travers tes missions ?

Le plus gros challenge dans mon métier c’est sûrement le rythme à tenir pour la rédaction des articles, il m’a fallu un temps d’adaptation. Je me disais que je n’arriverai jamais au niveau des autres journalistes comme Thomas mon tuteur, par exemple. Mais j’adore écrire, alors malgré le rapport qualité/quantité qui n’est pas toujours facile à tenir, je me suis entraînée pour tenir la cadence et avec le temps j’ai réussi à prendre la main, c’était de la pression positive ! 

Tu regardes quoi chez Booska-P ?

Objectivement, les grands formats comme les documentaires ou les interviews longues sont d’une grande qualité, je les regarde tous. J’aime beaucoup les petits formats, par exemple les WESH pour découvrir de nouveaux artistes ou le JDR pour suivre toute l’actualité. 

T’as une anecdote à nous raconter depuis tes débuts chez Booska-P ?

Je n’ai pas d’anecdote en particulier, mais ça m’arrive qu’une interview dure 4 minutes et qu’en réalité, je reste discuter bien plus longtemps avec l’artiste quand il retourne la question par exemple, j’ai eu de vraies conversations avec certains artistes et c’est agréable.

Si ton job c’était une punchline ?

« Le plus dur c’est de le faire, ce n’est pas d’y penser » dans Roro de Ninho.

Elle représente ma détermination ! Avoir des rêves c’est bien mais dans la vie le plus difficile c’est de les mettre en place et de travailler, c’est comme ça que je fonctionne ! 

Le meilleur album 2021 selon toi ?

D’un point de vue personnel et parce que j’aime énormément l’artiste, je dirais que c’est ULTRA de Booba. Pour autant, ce n’est pas l’album que j’écoute le plus de lui, c’est juste qu’en terme de qualité et d’évolution de carrière Booba est au-dessus. C’est aussi grâce à ce « dernier album » qu’on a eu le droit à des très bons morceaux de lui cette année par la suite comme Variant ou GTA avec JSX.

Et bien sûr, on ne peut pas passer à côté de L’Étrange histoire de Mr.Anderson de Laylow, rien que pour le storytelling, pour le travail derrière et surtout pour l’évolution de l’artiste qui est remarquable.

Selon toi qui est l’artiste à suivre en 2022 ?

C’est Niaks ! Il a déjà commencé à se faire une place, je trouve qu’il rappe à l’ancienne tout en amenant une nouvelle ère au rap actuel. C’est un passionné qui semble très pointilleux sur son travail.

Elle ressemble à quoi ta playlist ?

Elle est très variée, je préfère les sons très kickés en général. Il y a aussi des artistes qui font des sons plus doux que j’adore comme Luidji par exemple. En ce moment, j’écoute beaucoup de Drill comme Ziak et menace Santana. Il y a aussi des artistes que je suis depuis longtemps comme Booba, PNL, Ninho ou PLK…

Côté cinéma, tu regardes quoi ?

Je suis plus amatrice de films que de séries. Il me manque encore certains classiques que je regarde quand j’ai du temps. Sinon je vais voir les films à l’affiche, j’ai envie d’aller voir House of Gucci et The French Dispatch. J’essaie de m’ouvrir à un maximum de choses, comme dans la musique.

Tu suis quoi d’autre comme média ?

Je suis beaucoup YARD, Interlude, La Pépite et à l’ancienne j’étais adepte de OKLM, Générations, les podcasts NoFun de Mehdi Maïzi. Hors-rap, je lis beaucoup les articles du Monde, je regarde aussi pas mal de documentaires.

Tu te vois évoluer ici ?

Si je devais faire le bilan de mes premiers mois chez Booska-P, je dirais que je suis agréablement surprise, je me doutais qu’il y avait une bonne ambiance mais pas autant ! Mon tuteur Thomas a vraiment été là pour m’apprendre des choses et me faire progresser au sein de l’équipe.

Comment tu te sens, en tant que femme, dans l’industrie musicale ?

Pour l’instant je n’ai jamais eu à gérer des réflexions misogynes mais je suis consciente que c’est possible. La mentalité de ce milieu est en train d’évoluer même si ça va prendre du temps. C’est un défi de faire accepter l’idée qu’une femme peut s’y connaître en rap aussi bien qu’un homme, qu’elle peut écouter des sons très kickés et non pas uniquement des sons doux considérés comme des « sons de meuf ». Par exemple, quand j’ai monté mon petit média rap, certains mecs au sein de mon école, tous mes amis mecs n’ont jamais suivi ni soutenu le projet… Je pense qu’ils se sentaient plus légitimes que nous pour parler de rap, ce qui est dommage.

Un grand merci à Anna pour ses réponses et ses explications sur le quotidien d’une journaliste chez Booska-P, on revient le mois prochain pour un nouveau portrait !